Kilos en trop, que faire ?

Nous arrivons au printemps et les différents magazines vont partir à l’assaut des kilos en trop pour un été au top… et cette année, est venu se rajouter le confinement qui pour certains n’a pas aidé sur ces kilos ….

En matière de gestion du poids, il serait bien réducteur de ne regarder que le contenu de l’assiette !

Alors posons-nous les bonnes questions…

Suis-je au bon poids ?

Le bon poids est surement celui dans lequel vous vous sentez bien. Le premier outil pour le chiffrer est bien sûr la balance. Ce chiffre est souvent rapproché de la taille en un rapport appelé IMC (Indice de Masse Corporelle).

Cet indice ne tient absolument pas compte de l’âge, de l’ethnie, du niveau sportif ainsi que de la distribution de la masse grasse.

Pour connaitre la juste répartition des différentes masses il existe un autre outil qui me parait indispensable pour mieux adapter les propositions : l’impédancemètre.

L’utilisation d’un impédancemètre me permet d’estimer la répartition de votre poids (celui que la balance vous aura donné !) et connaitre :

  • La masse osseuse
  • La masse maigre (muscles et viscères)
  • La masse grasse
  • L’eau.

Cette connaissance permettra d’affiner mes propositions dans la prise en charge du poids. (voir https://www.nutrivitae.fr/regard-sur-le-poids/)

En termes de poids, ce qui sera important de réduire sera la masse grasse (surtout pas la masse musculaire).

Une femme possède une masse grasse physiologiquement plus importante qu’un homme. La localisation de celle-ci pourra donner des indications sur d’éventuels dysfonctionnements (hypersensibilités alimentaires et notamment lactose, défaut de déstockage ou surstockage du gras, insulinorésistance, déséquilibre hormonal, …).

L’ethnie également peut influer sur le pourcentage de masse grasse.

Par ailleurs, une femme possède moins de muscles qu’un homme et donc le métabolisme de base sera supérieur chez l’homme. Le métabolisme de base correspond au besoin énergétique de l’organisme au repos pour rester en vie et est influencé par la masse musculaire.

Un homme maigrira souvent plus facilement qu’une femme d’autant qu’il est moins sous l’influence d’hormones.

Maintenant que ces quelques précisions ont été apportées concernant le poids, voyons quels sont les paramètres à regarder y compris l’assiette, et qui permettront d’apporter une réponse personnalisée à la problématique de poids !

L’assiette

Même si ne regarder que l’assiette de la personne en surpoids serait une approche assez réductrice, il reste primordial de faire une enquête alimentaire.

Celle-ci permettra de mettre en relief de possibles déséquilibres pouvant entrainer des carences dans certains micronutriments (vitamines, minéraux) et en acides gras essentiels et permettre ainsi une adaptation en fonction des pathologies si besoin.

  • On ne propose pas de corrections à l’aveugle (à doser).

=> Par ex = manque de fer = fatigue et on mange

=> Manque mg = stress = fatigue et on mange

=> Manque iode = la thyroïde est impactée entrainant peut être son ralentissement et celui des mécanismes

Des déséquilibres nutritionnels peuvent également induire des difficultés à gérer l’humeur (dopamine/sérotonine) et des compensations voire des compulsions alimentaires.

État émotionnel

Il me semble impératif de regarder la personne dans sa globalité en incluant son histoire. Les kilos en trop ont peut-être une raison d’être de par une histoire douloureuse, une éducation, une programmation en lien avec des réactions émotionnelles. Il sera important de conscientiser ces liens et surtout d’être prêt(e) à dépasser ces situations et s’autoriser une perte de poids. Un accompagnement peut ici être nécessaire.

Par ailleurs, une personne stressée maigrira difficilement. Une augmentation du cortisol (hormone du stress) induit une baisse de la leptine (une autre hormone). La leptine est l’hormone de la satiété. Si elle baisse il y aura augmentation de l’appétit, de la graisse abdominale, de l’inflammation et des appels vers le sucre. Il va donc être primordial de gérer le stress !

Il existe un lien entre état émotionnel et intestins. Ce n’est pas pour rien qu’il est appelé le deuxième cerveau ! Un dialogue permanent est assuré entre le système nerveux central et le système nerveux entériques (intestins). L’intestin, quand il va bien, assure une grosse partie de la production de la sérotonine, importante dans la régulation de l’appétit et des compulsions.

L’intestin

Les études confirment que les personnes en surpoids ont une flore peu variée, en quantité plus faibles et en qualité.

A l’inverse, les personnes minces possèderaient une flore a priori plus riche, variée et notamment de la famille des akkermansia.

Ce déséquilibre de flore s’appelle la dysbiose. Cette dysbiose va provoquer une inflammation qui risque d’augmenter le diabète de type 2, les dyslipidémies, l’hypertension, l’obésité, les difficultés d’élimination par le foie, etc. Résultat : les possibilités de pertes de poids sont bloquées.

Les corrections de l’alimentation, des déficits micro-nutritionnels, le soutien de l’intestin ne seront pas suffisants sans l’ajout d’une activité physique régulière.

L’activité physique

Bien sûr il sera impératif de choisir une activité adaptée aux goûts et possibilités de chacun.

Cette (ou ces) activité(s) permettra(ont) :

  • Le maintien et/ou la consolidation de la masse musculaire et du coup du métabolisme de base
  • Aidera sur la gestion de la glycémie, important si celle-ci est augmentée
  • L’amélioration du profil lipidique (déstockage des graisses – lipolyse – utilisées en carburant lors de l’activité)
  • L’amélioration du profil cardio-respiratoire, tensionnel,
  • Un effet psychologique de bien-être (endorphines)
  • Une fatigue saine et non nerveuse qui aidera à un meilleur sommeil !

Le sommeil, parlons-en ! Lui aussi a sa part de responsabilité dans la gestion du poids !

Sommeil

Il y a un effet dose-réponse entre la sévérité du manque de sommeil et l’augmentation de l’appétit. Lorsqu’il y a manque de sommeil, il se produit une augmentation d’une hormone appelée « ghréline » et la baisse d’une autre hormone la « leptine ». La ghréline ouvre l’appétit alors que la leptine est l’hormone de la satiété.

Un manque de sommeil ouvrirait l’appétit, surtout vers des produits gras et sucrés (bonbons, chips, gâteaux, …), et le sentiment de satiété serait plus faible.

La ghréline favorise la graisse viscérale (niveau du ventre), sur le foie, les risques de résistance à l’insuline et parfois jusqu’au diabète.

En résumé, il est clair que le poids répond à des problématiques bien souvent multifactorielles. Ne regarder que l’assiette serait réducteur. Il est donc essentiel d’appréhender la personne dans sa globalité, sans oublier ses pathologies, ses traitements, mais également toute sa charge émotionnelle, son histoire dans certains cas.

Tout cela permettra ainsi de proposer :

  • Une réorientation ou une adaptation de l’alimentation personnalisée,
  • Une aide et soutien dans la gestion du stress et de l’humeur (orientation si besoin vers un professionnel)
  • Une aide temporaire micro-nutritionnelle (après mise en évidence de carence) et l’usage des plantes si besoin (phytologie),
  • Une remise en mouvement ou adaptation de l’activité si besoin,
  • Un meilleur sommeil (recalage mais aussi dépistage éventuel des apnées du sommeil à ne pas négliger).

Véronique Chouteau
naturopathe, nutrithérapeute & coach de vie
vous accompagne et vous conseille à travers ses articles relatifs à ces différentes pratiques.