Hypersensibilités alimentaires

On entend de plus en plus parler d’intolérances ou d’hypersensibilités alimentaires. Qui n’a pas autour de soi quelqu’un intolérant à un aliment voire plus ?

Qu’est-ce qui explique ce nombre croissant de cas, qu’est-ce qu’une intolérance alimentaire, comment peut-elle (peuvent-elles) se manifester, comment les identifier ?

Pourquoi cette augmentation croissante ?

Depuis ces cinquante dernières années l’alimentation a particulièrement évolué :

Augmentation des additifs,
Aliments de plus en plus raffinés et du coup de plus en plus pauvres en nutriments,
Alimentation monotone et répétitive,
Recours au « cracking » par les industriels, c’est-à-dire à la décomposition en petits morceaux d’une matière première, pour n’en utiliser qu’une partie ou bien pour réassembler ensuite le produit afin d’en garantir une composition toujours stable. Ceci répond aux objectifs de toujours plus de normalisation.
Modification des céréales, mutation, avec augmentation importante de la quantité de gluten, de sa conformation,
Consommation tout au long de l’année de produits, sans respect de la saisonnalité, ne laissant plus au corps un moment de «répit»,
Arrivée d’aliments exotiques,
Mais d’autres facteurs peuvent potentialiser ce risque d’intolérances :

Stress
Fragilité immunitaire
Médicaments,

Bref tout ceci aboutit à une sur-sollicitation du système digestif qui n’a pas suivi. Il a fallu des dizaines voire des centaines de milliers d’années pour que notre génétique s’adapte, chose impossible à faire en si peu de temps.

Par ailleurs, la pauvreté nutritionnelle des aliments limite les apports nécessaires à un bon fonctionnement de l’organisme, que ce soit pour l’assimilation ou l’élimination et accroit ainsi la fragilité de l’organisme.

Le système digestif est donc mis à mal, fragilisé, sans « outils » suffisants pour faire face aux agressions alimentaires : il laisse donc passer des particules qui ne devraient pas. Ces résidus sont reconnus et attaqués en tant que corps étrangers, créant ainsi une inflammation à bas bruit qui va à son tour mettre en marche notre système immunitaire… La porte est ainsi ouverte pour l’installation de divers maux !

Qu’est-ce que l’intolérance alimentaire ?

Elle se distingue de l’allergie vraie par son mécanisme. L’allergie se manifeste dans un laps de temps très court après ingestion d’un aliment (allergie alimentaire).

L’intolérance est bien plus discrète puisque l’on pense que 45 % de la population pourrait en souffrir sans le savoir. En effet, les réactions sont souvent retardées et déclenchent des phénomènes inflammatoires divers à caractère diffus rendant difficile le lien entre la cause et l’effet.
Dès la naissance, le nourrisson peut déjà être sensibilisé vis-à-vis de différents aliments par l’intermédiaire du lait maternel (cela ne veut surtout pas dire qu’il ne faut pas allaiter son enfant !).

Quels sont ses effets ?

Les sites touchés par l’intolérance sont variés, dépendant des prédispositions de chacun. Cela peut être la sphère ORL (sinusite, rhinite, toux, asthme, mucosités, otite…), le système digestif (constipation, diarrhées, brûlures estomac, colite, colon irritable, ballonnements, maladie Crohn, rectocolite, …), la peau et phanères (acné, psoriasis, eczéma, chute de cheveux, …), le système cardiovasculaire (élévation des triglycérides, cholestérol, hypertension, diabète, …), sphère ostéo-articulaire (tendinite, douleurs articulaires et/ou musculaires, arthrose, polyarthrite, spondylarthrite, fibromyalgies…), mais également migraines, dépression, fatigue persistante, trouble de la concentration, hyperactivité, troubles au niveau des yeux, hypothyroidie, …
L’obésité mais également la prise de poids inexpliquée ou difficultés persistantes malgré tous les efforts à perdre du poids durablement sont des raisons valables d’aller écarter un problème d’intolérance alimentaire.

Comment la détecter ?

En présence d’un aliment auquel on est intolérant le corps réagit en fabriquant des anticorps (IgG) comme il le ferait pour se défendre vis-à-vis d’autres agressions (bactéries et virus). Il est donc nécessaire d’éliminer les aliments responsables de cette production d’anticorps, au moins pendant une certaine période.

Comme une multitude d’aliments peuvent être impliqués il est important de doser les anticorps IgG spécifiques vis-à-vis d’un grand nombre d’aliments différents afin d’une part d’éliminer au mieux les « responsables » des maux et d’autre part de pouvoir mettre un place un programme de substitution sécurisé.

Pour doser ces IgG il sera nécessaire de faire pratiquer une prise de sang qui établira un niveau d’hypersensibilité par aliment dont dépendra le délai d’éviction de celui-ci.

N’hésitez pas à demander conseil à votre thérapeute !

Véronique Chouteau
naturopathe, nutrithérapeute & coach de vie
vous accompagne et vous conseille à travers ses articles relatifs à ces différentes pratiques.